Ca sent l’écurie pour faceOcean

C'est la première fois de ma vie que je navigue en solitaire et quelle expérience ça a été. Etre constamment aux aguets pour détecter le prochain problème, anticiper le plus possible sur la configuration de voile qui permet d'aller vite sans tout casser et surtout ne jamais se faire surprendre par la machine qui est nettement plus puissante que moi. – Sébastien Destremau

Idéalement placé, faceOcean bénéficie depuis 24h de conditions musclées pour en terminer avec cette Calero Solo Transat. Avec un vent qui avoisine les 30 nœuds à un angle de 130°, le bateau est pied au plancher pour un bord final exceptionnel. Imaginez les longs surfs à plus de 20 nœuds et une vitesse moyenne de 14/15 nœuds, c’est le bord le plus rapide de cette transat.

Bien sur, il existe toujours un risque de casse quand on navigue à haute vitesse. A quelques 280 milles de l’arrivée, ça serait un peu dommage, mais avec 2ris dans la Grand Voile et le J3 devant, on ne force pas trop sur le matériel. En tous cas j’espère.
C’est la première fois de ma vie que je navigue en solitaire et quelle expérience ça a été. Etre constamment aux aguets pour détecter le prochain problème, anticiper le plus possible sur la configuration de voile qui permet d’aller vite sans tout casser et surtout ne jamais se faire surprendre par la machine qui est nettement plus puissante que moi. La prise de décision est souvent motivée par le fait que vous êtes seul et que personne ne peut venir vous filer un coup de main en cas de problème. C’est un phénomène nouveau pour moi et assez intéressant à analyser.

La solitude ? Ma fois, elle pèse un peu bien sûr mais pas plus que çà. En mer et en solitaire, on est vraiment dans un monde à part où il faut être extrêmement égoïste et ne s’occuper que de soi-même et des quelques mètres carrés qui nous entourent. La mer ne fait pas de cadeau et la puissance d’un bateau de 60 pieds est démesurée. Chaque seconde qui passe est un challenge à elle seule. Alors, pas question de relâcher son attention.

La course ? Elle est devenue importante depuis une semaine. Mais jamais au grand jamais, je n’ai pensé une seule seconde avoir une avance pareille à 24h de l’arrivée. 350 milles d’avance après être parti 66hrs derrière mes potes, j’ai du mal à le croire…. C’est gigantesque mais on aura largement le temps d’y penser quand on en aura terminé…