Le salaire de la peur

L'anémomètre grimpe d'un seul coup à 45 noeuds et continue de monter jusqu'à 57 noeuds!! Le bateau est en totale survitesse avec le GPS affichant 28 noeuds. – Sébastien Destremau

FaceOcean se prend une tempête avec rafale à 57noeuds de vent

À l’approche du centre de la dépression que j’avais choisi de laisser a ma droite pour me laisser un pied de pilote avec la Zone d’Exclusion des glaces, la mer est dure et croisée, le vent reste maniable et oscille entre 25/35 noeuds permettant une vitesse moyenne très élevée.

Ma stratégie est de rentrer dans le centre dépressionnaire ou les vents sont plus faibles. Mais pour ça, il faut passer la barrière ou les isobares sont très resserrées synonymes de vent de plus de 40 noeuds. Ça ne durera pas longtemps et le bateau est prêt à affronter ce vent fort.

En effet, avec la ceinture de nuage qui encercle le centre de la dépression, le vent s’installe rapidement à 35/40 noeuds. Ça secoue beaucoup, mais ça va et le bateau atteint des pointes de plus 20 noeuds. Je vois devant moi le ciel bleu éclatant qui m’annonce l’arrivée dans le centre de la dépression.

Soudain un orage éclate à ma gauche et une pluie diluvienne s’abat sur faceOcean. Je vais me prendre un grain c’est sûr et je n’aime pas ça du tout . Comme souvent, le vent baisse un peu d’abord (25nds) , avant de nous envoyer une gigantesque claque. L’anémomètre grimpe d’un seul coup à 45 noeuds et continue de monter jusqu’à 57 noeuds!! Le bateau est en totale survitesse avec le GPS affichant 28 noeuds.

Ca ne durera que quelques minutes, mais je suis complétement désemparé. Aggripé a l’interieur qui ressemble a une machine à laver bancale et si le pilote automatique perd le contrôle du bateau c’est le gros carton assuré.

Pendant cette dizaine de minutes ou je n’ai aucune solution que celle de subir, seul à bord de faceOcean au beau milieu de l’Atlantique oui j’avoue j’ai eu peur..