Entre une tentative de vol de marchandise, des douaniers tatillons voir douteux et l’émotion de récupérer des réfugiés qui fuient leur pays bombardés, le groupe de 16 chauffeurs partis en mission humanitaire en Ukraine sont confrontés à de multiples péripéties.
Le convoi humanitaire composé de huit véhicules a été divisé en deux avec le groupe du nord qui se dirige vers Zahony pour y déposer du fret. Il y est accueilli par une bande loubards qui menace de récupérer la précieuse cargaison. La police est appelée en renfort et tout rentre dans l’ordre après quelques minutes de haute tension. Une fois cette altercation passée, les membres du convoi peuvent récupérer le réfugié qui fera la route retour avec eux.
Au meme moment, les quatre véhicules du Groupe Sud arrivent a Vylok et découvrent qu’il leur faut aller chercher les 18 réfugiés a 25km a l’intérieur du pays en guerre. Bien que cela ne fasse pas partie de la mission, la décision s’impose.
Pas question de décevoir ces personnes qui ont fui la ville de Kiev alors qu’elle était bombardée.
Un passage de douane difficile.
Les officiers hongrois n’apprécient pas du tout que des tonnes de fret soient envoyées chez leurs voisins. Chaque véhicule est méticuleusement fouillé et les cartons plus ou moins éventrés.
Plus tard, le contact est établi avec Yedeslav Slavik, ce père de dix enfants qui s’est occupé de préparer notre arrivée.
Plus d’une heure pour effectuer 25 kilomètres
Alors qu’on en a déjà effectué plus de 1800, les 25 km qui nous reste a parcourir sont de loin les plus difficile. Une route totalement défoncée avec des cratères remplies d’eau ralentissent considérablement la progression du convoi vers sa destination finale, le petit village de Korolevo.
Sur place, Monsieur le Maire et son ami député nous offre l’hospitalité dans un palace dont le luxe détonne avec la pauvreté environnante. Au cours de la soirée et entre deux vodka, nos hôtes entonnent l’hymne national Ukrainien chanté la main sur le coeur et repris par tout le restaurant. Un moment d’émotion inoubliable.
Le lendemain les tonnes de produits de première nécessité sont déposées dans la petite école du village de Korolevo avant que le convoi ne se mette en route pour aller chercher les réfugiés dispersés sur tout le territoire.
18 réfugiés de guerre partent avec nous
Un par un ils sont embarqués dans les véhicules après des adieux déchirant avec leur famille. En effet, la loi martiale qui règne dans le pays impose aux maris de rester en Ukraine. Dignes et silencieux ils regardent leur femmes et enfants partir pour l’inconnu.
Récupérer nos 18 invités et leur faire passer la frontière prendra des heures. Toujours ces memes officiers des douanes qui cette fois, veulent faire main basse sur notre réserve de 400 litres de gazole que nous transportons depuis Toulon.
C’est finalement en cours de soirée que le convoi sera de retour en Hongrie pour y passer la nuit dans un immense dortoir du centre d’accueil frontalier.
Nous prendrons la direction de Toulon en France distant de 1800 kilomètres au petit matin du 5 avril.
Rendez vous est fixé avec nos collègues du Nord au Lac Balaton en Hongrie pour la première nuit de cette route retour.